Drasko

Drasko n’était qu’un enfant quand il fut arraché à son village, en Serbie, pour être incorporé au complexe système du Dechirmé de l’Empire ottoman. Janissaire du sultan, il servit comme esclave tout en tirant parti de sa situation : il ne put ni se marier ni travailler dans le commerce mais, grâce à une solide formation tant au combat que dans les langues et les arts, il parvint à un statut social dont aucun citoyen ordinaire n’aurait osé rêver.

Il devint vite chef des gardes du grand vizir Sokollu Mehmet Pacha (ancien janissaire lui-même). Il était en service lorsque l’Observateur Cass vint pour la première fois. Drasko était de nature curieuse et il ne put pas s’empêcher d’écouter tandis que son maître s’entretenait avec son « visiteur divin », fasciné par son armure de lumière et de savoir qui lui révélait autant les pouvoirs du divin que ses propres défauts de mortel.

Quand, par la suite, Mehmed fut assassiné, Drasko, qui s’exposait à une exécution certaine, s’enfuit dans les montagnes de Serbie et se lança dans une quête qui allait durer dix ans et lui révéler les secrets des dieux, de l’immortalité et de la magie. Il réchappa à plusieurs rencontres avec les agents des Patriciens et ses recherches le dirigèrent vers le monde secret des Fervents du Sang.

Les Fervents furent d’abord méfiants avec l’ancien janissaire mais Drasko offrit de leur consacrer sa vie et de les servir, mettant ses talents uniques à leur service. Pour les Fervents qui s’efforçaient de préserver leur secret, Drasko, particulièrement doué dans l’art de l’assassinat, s’avéra un sérieux atout. Comme il sut prouver sa valeur – et sa loyauté – à plusieurs reprises, il se vit offrir le cadeau inestimable d’entrer dans les rangs des Fervents, accédant ainsi à une longue vie.

Alors que les siècles passaient, Drasko n’eut de cesse de chercher à atteindre la connaissance et la perfection. Il parcourut le monde en quête d’antiquités et de réponses, touchant du doigt certaines vérités mais pas toutes celles qu’il recherchait. Ce n’est que lorsqu’il rentra dans son pays et qu’il commença à fréquenter une improbable esclave, Aloysia, qu’il atteignit véritablement un sentiment de paix. Il consacra les dernières années de sa vie à améliorer la technique de la centrifugeuse des Fervents et devint une figure centrale, aux côtés de sa bien-aimée Aloysia, permettant aux Fervents de survivre à l’âge moderne. Il mourut de toxémie et tous les Fervents pleurèrent celui que beaucoup considéraient comme le plus pur d’entre eux.