La loi considérait quiconque ayant moins d’une moitié d’ADN sirusien comme Travailleur colonial. Les Travailleurs coloniaux étaient soumis à des lois différentes quant à l’emploi, la propriété et les droits civils. Ils ne pouvaient pas avoir de biens immobiliers sur Soma, ni de capitaux dans des compagnies sirusiennes cotées en bourse. Ils ne pouvaient pas travailler sur Soma et l’accès y était soigneusement réglementé. Ils pouvaient néanmoins signer un contrat comme « engagé », c’est-à-dire en tant que travailleur immigré s’engageant à travailler pour une durée pouvant aller jusqu’à 1/5e de la durée de vie de leur espèce. Leur contrat, avec un certain nombre d’années restantes, pouvait aussi être revendu à d’autres employeurs. Les engagés contractaient avec un engagiste pour diverses raisons : une avance, un salaire, parfois seulement le transport jusqu’à la nouvelle planète, un nouveau départ, ou pour satisfaire à une obligation légale, dans le cadre d’une servitude pour dettes, par exemple. Parfois, le contrat était signé par le capitaine d’un vaisseau spatial qui le revendait à un engagiste des Colonies. Certains de ces contrats de travail dans les nouvelles planètes impliquaient un intéressement, d’autres offraient un lopin de terre sur la planète une fois le contrat arrivé à son terme.
Ces travailleurs étaient les Irin, la colonne dorsale de la main d’œuvre sirusienne : ils accomplissaient presque tout le travail dans les Colonies. Les fugitifs étaient généralement recherchés et restitués à leur employeur, mais on savait vite qui étaient les bons et les mauvais employeurs, et c’est ceci, plus que les contrats eux-mêmes, qui influençait le marché. Un réseau de partage d’informations garantissait que les planètes où sévissaient des maladies, des conditions météorologiques extrêmes, des propriétaires cruels ou des conditions de travail dangereuses, soient rapidement mises à l’index, et trouver de la main d’œuvre s’y avérait virtuellement impossible.