Comme la galaxie abrite des milliards d’espèces plus ou moins sophistiquées, créer des lois pour encadrer les droits civiques et commerciaux pose de nombreux défis aux législateurs. Quand les voyages interstellaires sont devenus possibles, l’influence sirusienne s’est propagée en dehors de Soma et le contact avec les autres communautés a eu des conséquences biologiques, territoriales et juridiques. Le code juridique évoluait avec chaque colonisation, guerre, paix ou traité commercial. Pour les Sirusiens, pour les territoires non couverts par des traités existants, possession valait titre. Le premier Sirusien à arriver sur une nouvelle planète, lune ou astéroïde en revendiquait la propriété. Le gouvernement prenait une part de 25 % puis les ressources étaient cataloguées, cartographiées et enregistrées.
Les explorateurs renvoyaient des analyses, des échantillons, des vidéos et des scans afin qu’ils soient présentés sur le marché, vendant souvent des droits avant même d’avoir essayé de mener une activité économique. Les propriétaires levaient alors des fonds pour installer des exploitations minières sur leurs nouvelles acquisitions et partaient avec une flotte d’équipement minier. Très souvent, ce qui accueillait les nouveaux propriétaires, c’était la dure réalité des chiffres gonflés, des exagérations et des mensonges purs et simples. De retour sur Soma, ils s’endettaient auprès de prêteurs et, soumis aux oscillations du marché, ils se rendaient rapidement compte que seules les exploitations rentables pouvaient survivre, chose qui n’était possible qu’en embauchant une main d’œuvre interchangeable et bon marché.