Alors que la population féminine travaillait régulièrement dans les Colonies, dans la société de Soma, le fait que les femmes d’un foyer cherchent un emploi rémunéré était considéré comme un signe de pauvreté. Étant donné que les femmes avaient des avantages fiscaux, d’importantes sommes transitaient par elles, en apparence sous forme de salaires. Mais quand elles se mariaient, cette fenêtre d’exonération fiscale se fermait, c’est pourquoi, dans les familles riches, étrangement, les mariages n’étaient pas tellement encouragés et de nombreuses femmes vivaient en union libre. Déstabilisées par ce piège économique, elles se retrouvaient dans une position de plus en plus opaque. De plus, un mariage ne devenait effectif qu’à la naissance d’un enfant en bonne santé. L’incapacité à accoucher d’un enfant frappait de honte la jeune épouse et une naissance réussie, surtout celle d’un fils, donnait lieu à une cérémonie plus somptueuse que le mariage lui-même. Une épouse qui échouait à engendrer un héritier pouvait être renvoyée chez son père sans compensation. La femme devenait à ce moment-là un produit de seconde main et un deuxième mariage s’avérait alors souvent difficile à obtenir.