ARTICLE 5001 DU CODEX : Robert Johnson
Né en 1911¹,Le mari de sa mère, Charles Dodds, dut quitter Hazlehurst, au Mississipi, pour échapper à un lynchage et changer de nom pour prendre celui de Charles Spencer. Robert changea le sien plus tard pour celui de son père naturel, Johnson. En 1929, âgé de dix-huit ans, il épousa une jeune fille de 16 ans qui était enceinte et qui mourut lors de l’accouchement. Johnson était alors un très mauvais guitariste². Il disparut quelques mois, à la recherche de son père naturel. Il rencontra Isaiah « Ike » Zimmerman, à qui la rumeur prêtait d’avoir appris à jouer de la guitare de manière surnaturelle en fréquentant les cimetières à minuit. Quand Johnson réapparut, il semblait avoir acquis miraculeusement une superbe technique à la guitare et un bon nombre de morceaux de blues originaux et novateurs³. Des amis proches confirmèrent la légende selon laquelle il avait pactisé avec le diable en échange d’un don pour la guitare. Robert épousa une deuxième femme enceinte, qui mourut elle aussi mystérieusement en couches en 1932. Johnson commença à se déplacer dans tout le pays pour jouer dans de nombreux bars et coins de rues, allant jusqu’à utiliser huit noms de famille différents pour chaque région. D’après ses amis et maîtresses, il avait de bonnes manières, la voix douce et du mal à se faire comprendre. Il disparaissait souvent au milieu d’une chanson. Mais il pouvait jouer un nouveau morceau en ne l’ayant entendu qu’une seule fois. Il enregistra deux albums en 1936 et 1937 puis s’éteignit en 1938, à l’âge de 27 ans. Sa mort ne fut pas rendue publique ; il n’y eut simplement plus de traces écrites le mentionnant, jusqu’à ce que, 30 ans plus tard, un musicologue trouve son certificat de décès, avec les seules mentions de la date et du lieu de sa mort, sans cause officielle4. Aucune autopsie officielle n’avait été faite, puisque trouver un homme noir mort au bord de la route n’était alors pas une chose inhabituelle. Eric Clapton considérait Robert Johnson comme le plus grand bluesman de tous les temps5, et il est l’une des inspirations majeures de Bob Dylan, Keith Richards et Robert Plant. Il est régulièrement cité comme le père du blues moderne6. La chanson qu’on entend ici est « Me and the Devil Blues ».
Références:
¹ Wardlow, G. Chasin’ That Devil Music
² Guralnick, Peter. Searching for Robert Johnson
³ Guralnick, Peter.
4 Havers, Richard, ‘The Devil’s Music: The Life And Legacy Of Robert Johnson’
5 The Observer. July 16, 2006, ‘The 50 Albums That Changed Music’
6 Wald, Elijah, Escaping the Delta: Robert Johnson and the Invention of the Blues