Alexandre le Grand

Article 5110 du CODEX: Alexandre le Grand

 

Comme souvent dans l’histoire, les chefs à qui la chance a souri et les généraux talentueux croulent sous les louanges. On a de nombreuses traces des victoires époustouflantes qu’Alexandre remporta entre 334 et 331 av. J.-C. mais on a moins parlé de la quasi-guerre civile qui se jouait chez son adversaire, l’Empire perse. A certains moments cruciaux, dans les batailles même, des généraux perses de première importance, achetés par l’ennemi ou vindicatifs, n’engagèrent pas le combat voire se retournèrent contre Darius III sur le champ de bataille. Comme la vie d’Alexandre est basée sur les brouillons qu’écrivait Callisthène durant les campagnes et qu’Alexandre en personne les révisait et gonflait, il n’est pas très surprenant de voir à quel point ses exploits et ses compétences ont été glorifiés.

Il y a moins de témoignages du déclin d’Alexandre. Pendant les trois années que dura la campagne, les banquets qu’il donna furent réputés finir en incontrôlables orgies de soûlards qui s’étendaient sur plusieurs jours. En 330 av. J.-C., par exemple, Alexandre, ivre, accorda aux prêtresses la permission de réduire Persépolis en cendres. Il continua sa lente descente au fond de l’alcoolisme, assassinant tour à tour trois de ses plus fidèles généraux, Philotas, Parménion et Cleitos. Même Callisthène, son précepteur d’autrefois et chroniqueur, finit en prison, où il mourut. La paranoïa d’Alexandre, ses triangles amoureux homosexuels et son ivrognerie sans fin réduisirent à néant sa légitimité – et sa vie tout court – en six courtes années.

Sur son lit de mort, Alexandre le Grand émit le souhait d’être enterré au temple de Zeus Ammon, à l’oasis de Siwa, en Libye antique, plutôt que dans les tombes royales d’Aigai en Macédoine. Quand il mourut, en 323 av. J.-C., Ptolémée récupéra son corps alors qu’on l’acheminait vers la Macédoine pour l’y enterrer.

 

 

 

¹ Lauren O’Connor, The Remains of Alexander the Great