Cleitos le Noir

Article 5120 du CODEX: Cleitos le Noir

 

Nous avons de la chance car un historien professionnel, Callisthène, qui avait étudié avec Aristote, était présent lors d’une des campagnes d’Alexandre. Après s’être rendu à Siwa, Alexandre introduisit la proskynèse, forme d’obédience perse. Cela provoqua de nombreux remous chez les généraux grecs et Callisthène lui-même dirigea la fronde. Après avoir bu dans un calice en or, il refusa de se prosterner et préféra s’avancer vers Alexandre pour l’embrasser. Cleitos était le frère de la nourrice d’Alexandre et c’était un fidèle domestique de Philippe II, le père d’Alexandre. A la bataille du Granique, en 334 av. J.-C., alors qu’Alexandre était attaqué par Rhosacès et Spithridatès, Cleitos trancha le bras armé de Spithridatès avant que le Perse ne pût l’abattre sur Alexandre, lui sauvant ainsi la vie.

En 328 av. J.-C., Artabaze renonça à sa satrapie, la Bactriane, et Alexandre la donna à Cleitos, qui avait alors 47 ans. Deux ans auparavant, suite au procès fictif de Philotas qui mena à sa torture et son exécution, Alexandre et les généraux qui l’entouraient commencèrent à être en proie à l’ambition, aux jalousies homosexuelles et à la paranoïa. Désormais, on se passait même de simulacre de procès quand on trouvait et tuait des opposants dans les rangs de l’armée. Quelques temps après, Parménion, le père de Philotas, un général septuagénaire fidèle à Alexandre depuis toujours, fut assassiné par des messagers d’Alexandre. La veille du jour où Cleitos devait se mettre en route pour prendre possession de son gouvernorat, Alexandre organisa un banquet dans le palais de Maracanda et l’alcool fit éclater une querelle. Alexandre jeta une pomme au visage de Cleitos et réclama un poignard ou une lance, mais ses pairs dissimulèrent le poignard, maîtrisèrent Alexandre et firent sortir Cleitos de la pièce en toute hâte. Ce dernier s’en revint aussitôt pour continuer à se battre. Alexandre se saisit alors d’un javelot et le lança en plein cœur de Cleitos.