Droit divin des rois et des maisons royales

Article 1014 du CODEX: Droit divin des rois et des maisons royales

 

Le droit divin de la famille royale dépendait de sa capacité à s’inscrire dans la filiation de l’un des dieux. Dans de nombreux endroits, jusqu’en 500 av. J.-C., et pendant plusieurs autres siècles ailleurs, on croyait que les dieux étaient mortels. Ils naissaient, se mariaient, avaient des enfants, vieillissaient puis mouraient. La mort d’un dieu, ou celle du fils d’un dieu, n’était donc pas problématique. Déifier quelqu’un signifiait simplement reconnaître que cette personne descendait bien d’un dieu et que cela valait donc la peine qu’on la vénère ou l’enterre dans un tombeau extraordinaire. Ces tombeaux étaient différents des temples érigés en l’honneur des héros, ces derniers étant définis comme des hommes de renom qui avaient réalisé des exploits semblables à ceux des dieux mais ne descendaient pas des dieux pour autant. On pourrait prendre l’exemple d’Alexandre le Grand, qui fut déifié après sa mort, à la différence de son amant Héphaestion qui fut élevé au rang moins prestigieux de héros.

Tout au long de l’histoire, notamment en Asie, les empereurs utilisèrent des titres tels que « Fils du Ciel », de la dynastie occidentale des Zhou, en Chine, en 1000 av. J.-C., jusqu’au Japon en 600 apr. J.-C. Leur titre indiquait leur qualité de descendant des dieux. Dans certains cas, les pharaons égyptiens donnaient même des détails sexuellement explicites des rendez-vous galants de leur mère. Durant les quatre premières dynasties, les pharaons égyptiens étaient autant considérés comme des êtres divins que leurs pères, bien qu’ils leur soient subordonnés. De même, on se référait aux rois juifs comme aux « fils du SEIGNEUR ». Dans la mythologie grecque, Héraclès et bien d’autres étaient les fils de Zeus, ce dernier s’étant uni avec des mortelles. De tels arbres généalogiques étaient un prérequis pour gouverner, c’est pourquoi il était si important pour Alexandre le Grand de faire partie de l’une de ces lignées et d’obtenir le titre de « Fils de Zeus Ammon ».

En 42 av. J.-C., Jules César fut déifié et nommé « Divin César » après son assassinat. Son fils adoptif, Auguste, devint quant à lui divi Iuli filius (fils du divin César) ou simplement divi filius (fils du dieu). Plus tard, on accepta de considérer Tibère (empereur de 14 à 37 apr. J.-C.) comme le fils du divin Auguste, Hadrien comme le fils du divin Trajan et on appelait Domitien dominus et deus.

L’orbe de cristal, le bâton d’Élohim ou l’ouas, le spectre des pharaons égyptiens, étaient à l’origine des bâtons en bronze dur recouverts de bandes successives de verre bleu, d’obsidienne et d’or. La couronne symbolise le soleil ou l’orbe d’Amon. Dans l’image ci-dessous, on peut voir Charlemagne au 9e siècle, Napoléon au 19e siècle, le tsar Nicolas II au 20e siècle et l’actuelle reine Elizabeth II, qui ont en main ces anciens symboles d’autorité de style égyptien.

 

royal house

 

 

¹ Riemer Roukema, Jesus, Gnosis and Dogma
² Helen Rhee, Early Christian literature