Pyramides à degrés américaines ou ziggurats

Article 3700 du CODEX: Pyramides à degrés américaines ou ziggurats

 

Pour dater des monuments en pierre quand il n’y a ni mortier ni poutres en bois, ni aucun document qui les évoquent, les archéologues analysent le charbon des foyers, les traces de peinture et le style des céramiques pour dater les sites.

Pour comprendre les imprécisions générées par les différentes approches, l’auteur a utilisé ces différentes techniques pour estimer l’âge de la maison de sa famille. Le plus ancien document attestant d’un résident date de 1474.

Une analyse au carbone 14 permet d’affirmer qu’une des poutres date de 1560. Le charbon trouvé dans une cheminée date de 1978 et les plus vieilles céramiques du 19e siècle. C’est en gardant cela à l’esprit que nous devons appréhender les chronologies proposées par les historiens.

Nous savons grâce à des roseaux présents dans du mortier que le site de Caral, au Pérou, date de 2500 av. J.-C., c’est-à-dire de la même époque que la deuxième vague de construction des pyramides en Égypte. Les sites de Tucume et Moche dateraient quant à eux, étonnamment, de 1100 et 600 apr. J.-C., d’après la datation des tessons de céramiques, du charbon et des poutres. Il est pourtant difficile d’ignorer leurs points communs avec les ziggurats de Mésopotamie, dans l’Irak et l’Iran actuels. D’après la datation d’une poutre en bois, le Temple blanc d’Uruk date de 4000 av. J.-C. Les autres dateraient de 1400 av. J.-C. pour les plus tardives, d’après les traces écrites. De nombreuses ziggurats ont été reconstruites plusieurs fois entre 1000 et 300 av. J.-C. et les témoignages de ces travaux considérables dissimulent et brouillent l’origine des monuments.

pyramides

 

Plusieurs de ces « montagnes artificielles » péruviennes sont situées près de vraies montagnes, infirmant l’hypothèse qu’elles auraient été construites pour se trouver à proximité des dieux. Il est particulièrement intéressant de noter que le temple qui se trouvait à leur sommet était généralement tout petit, le plus gros mesurant moins de 300 m2. Ils étaient conçus comme des maisons et on leur donnait souvent ce nom-là plutôt que le titre plus majestueux qu’on réservait habituellement aux temples qui se trouvaient à leur base. Contre toute attente, ils étaient essentiellement composés d’une série de chambres. La plupart d’entre eux ont été détruits après la conquête espagnole. Ils ont été remplacés par des églises chaque fois que c’était possible, sinon par des croix, ou tout simplement rasés, leur sommet consistant dès lors en une plate-forme vide.

 

Des sacrifices humains massifs eurent lieu au 15e siècle, pour des raisons que les archéologues n’expliquent pas totalement mais qui pourraient être les tentatives désespérées de peuples qui voulaient s’assurer que leur dieu les protège de l’arrivée des Européens. A Huanchaquito-Las Llhamas, 227 enfants et 200 lamas ont été découverts dans une même sépulture. Lors de fouilles à la pyramide de Huaca Las Ventanas, on a trouvé sur une petite surface plus de cent corps brûlés nus, certains sans tête. En 2005, c’est une tombe de garçons sacrifiés âgés d’un à deux ans qui a été mise au jour dans la région maya de Comalcalco. On a aussi découvert, à l’extérieur d’un temple de Tucume, les corps sacrifiés de 119 hommes, femmes et enfants, pour certains âgés de cinq ans. Les dépouilles de 24 enfants décapités ont été trouvés à Tula. Les archéologues n’ont tendance à découvrir ce type de sépultures qu’à proximité ou à l’intérieur de temples. 42 enfants sacrifiés en l’honneur de Tlaloc and Quetzalcóatl ont été trouvés dans une autre fosse funéraire, à l’intérieur de la grande pyramide de Tenochtitlan. Il s’agissait essentiellement de garçons d’environ six ans souffrant de caries, d’abcès ou de graves infections osseuses qui étaient certainement assez douloureuses pour qu’ils pleurent continuellement. Des textes expliquent que Tlaloc réclamait des larmes d’enfants pour qu’elles puissent imbiber la terre. En conséquent, si ces derniers ne pleuraient pas, les prêtres leur arrachaient les ongles avant le sacrifice rituel. De plus, on sait – et c’est une pratique courante en Asie – qu’effrayer un animal avant de l’abattre remplit son sang d’adrénaline, de cortisone et d’autres stéroïdes qui améliorent la viande.

Pour avoir une idée de l’ampleur des sacrifices dans la culture aztèque, Fernando de Alva Cortés Ixtlilxochitl, descendant aztèque et auteur du Codex Ixtlilxochitl, rapporta que chaque année, un enfant mexica sur cinq était tué. En mars, avril, octobre et décembre, les enfants étaient sacrifiés en l’honneur des dieux, et on leur arrachait le cœur, les écorchait et les décapitait. Le cannibalisme rituel devint commun. A Moche, au Pérou, on a découvert des preuves de massacres d’adolescents. Il fallait qu’ils soient physiquement parfaits et en bonne santé. Les victimes les plus jeunes avaient 6 ans et les plus âgées 15. On engraissait les enfants pendant des mois, voire des années, avant le pèlerinage sacrificiel, en leur faisant suivre le régime alimentaire des élites : maïs et protéines animales.

Le visage des enfants était souvent recouvert d’un pigment à base de cinabre rouge pendant la cérémonie, avant qu’on ne leur ouvre la poitrine, vraisemblablement pour leur arracher le cœur. Le cinabre contient du sulfure de mercure, un puissant désinfectant. Les Mayas utilisaient quant à eux un mélange d’indigo antibactérien et de palygorskite à l’endroit où ils voulaient pratiquer les incisions.