Article 2631 du CODEX: La franc-maçonnerie et l’Égypte
Les francs-maçons prétendent que leurs landmarks et leurs croyances trouvent leur origine chez les architectes des grandes pyramides. De nombreux aspects de l’héraldique, l’architecture et la symbolique maçonniques reflètent cette aspiration. Pour la franc-maçonnerie, cet héritage remonte à la traduction d’un certain nombre d’œuvres d’Hermès Trismégiste et d’autres textes égyptiens. On trouve de fortes ressemblances entre les rites maçonniques et ceux de Sarapis. Sarapis était un mélange du dieu Osiris et du dieu-taureau Apis. Au 3e siècle av. J.-C., le pharaon grec Ptolémée Ier encouragea le culte de Sarapis, de façon à rassembler les Grecs et les Égyptiens de son empire. Alexandre le Grand n’avait pas réussi à faire d’Amon une déité fédératrice : Amon était plus important en Haute-Égypte qu’en Basse-Égypte, où il était plutôt impopulaire et où les Grecs avaient plus d’influence. Ces derniers n’avaient guère de respect pour les représentations à tête d’animal et c’est donc une statue anthropomorphique de style grec que l’on choisit en guise d’idole, déclarant qu’elle représentait le très populaire Apis. Alors que la plupart des historiens de la franc-maçonnerie sont d’accord pour dire que les rituels osiriens ressemblent aux rituels maçonniques, Schiller a lui noté que l’ordre de la franc-maçonnerie se base sur les mystères d’Isis et de Sarapis. L’historien de la franc-maçonnerie Godfrey Higgins est même allé plus loin en affirmant que ces mystères étaient la franc-maçonnerie même. Que ces ressemblances soient un emprunt, une volonté d’imiter, ou la poursuite des mystères d’Isis, la similitude entre les rituels autour de la mort d’Osiris et du dieu-taureau Apis et ceux des ordres supérieurs des loges paraît évidente.
Certaines loges chrétiennes déplacèrent quant à elles cet héritage autour de la figure d’Hiram Abiff, l’architecte du temple de Salomon, et remplacèrent la langue égyptienne par l’hébreu dans les mots de passe utilisés dans leurs règles. Cela rendit les rituels plus convenables aux yeux de leurs frères chrétiens plus fervents. Certains historiens en ont conclu qu’Abiff serait un mélange du dieu égyptien Osiris et d’Hermès Trismégiste, ou Thot.
Jewel P. Lightfoot déclara lors d’un discours à la loge maçonnique du Texas : « La présence dans le système maçonnique moderne de nombreux emblèmes, symboles et allégories des anciens temples initiatiques, ainsi que certains rituels qui y étaient pratiqués, a amené les érudits maçonniques les plus savants à la conclusion que la franc-maçonnerie a des origines très anciennes et est, sous certains aspects, la suite moderne et l’héritière directe des sublimes mystères du temple de Salomon, des temples d’Inde, de Chaldée, d’Égypte, de Grèce et de Rome, ainsi que de la doctrine fondamentale des Esséniens, des Gnostiques et d’autres ordres mystiques ».