Article 3200 du CODEX: L’Oasis de Siwa
Elle se situe légèrement en dessous du niveau de la mer, entre la dépression de Qattara et la grande mer de sable, dans le désert de l’ouest égyptien, à 50 km de la frontière libyenne et à 500 km du Caire. C’est dans cette oasis isolée que résidait le fameux oracle d’Ammon et elle a donc été appelée Oasis d’Amon-Rê. La nécropole de la petite colline d’Aghurmi date du 7e siècle av. J.-C. Hérodote a rapporté que le dieu qu’on y vénérait était Zeus et son symbole le bélier¹. Le roi de Perse Cambyse, fils de Cyrus le Grand et conquérant de l’Égypte, en voulait à l’oracle car il avait vu juste en prédisant que ses conquêtes en Afrique se solderaient par des échecs. En 524 av. J.-C., il leva une armée de 50 000 hommes à Louxor et l’envoya anéantir l’oracle de Siwa, mais l’armée entière disparut sans laisser de traces, ensevelie dans les mers de sable entre Siwa et les oasis de l’intérieur de l’Égypte.
Le projet d’Alexandre le Grand, quand il alla rendre visite à l’oracle, en 332 av. J.-C., était de consulter le dieu, par le biais de l’oracle, comme Persée et Héraclès l’avaient fait en leur temps, pour remonter sa filiation jusqu’à Zeus Ammon. D’après Aristobule, Alexandre entreprit un long voyage de 280 km le long de la côte, à travers des contrées arides, bien que non dépourvues d’eau, pour atteindre Paraetonium. De là, il bifurqua dans les terres désertiques où, cette fois, il n’y avait pas d’eau du tout. La route et les repères étaient recouverts de sable aussi, sans montagnes ni arbres pour les guider, se perdirent-ils. Suivant un vol d’oiseaux à travers le désert et finissant par repérer des chèvres sauvages, Alexandre termina son trajet vers Siwa accompagné d’une cohorte de 400 cavaliers. L’oracle confirma qu’Alexandre descendait bien d’Amon-Rê, et qu’à ce titre, il était le dirigeant légitime de l’Égypte².
¹ Herodotus, Histoires, iv
² Arrien, Anabase d’Alexandre 3.3-4