Abus sexuels rituels sur mineurs

Article 2636 du CODEX: Abus sexuels rituels sur mineurs

 

Trafic et enlèvements d’enfants

On estime qu’1,2 à 1,8 millions d’enfants seraient exploités dans le monde, la plupart dans le cadre de trafic sexuel, d’autres d’esclavage domestique ou de travail forcé. Les victimes seraient chaque année au nombre d’un demi-million en Amérique latine, 25 000 en Afrique et 25 000 en Asie. En ce qui concerne l’Europe et l’Amérique du Nord, les estimations sont très approximatives.

Les liens entre les orphelinats gérés par l’Église et les réseaux pédophiles, des ventes d’enfants et des agressions sexuelles ont profondément écorné la réputation des prêtres et de l’Église. En Irlande, des milliers de victimes ont témoigné dans des affaires telles que celle du foyer de garçons Kincora. Aux États-Unis, la vente de 5 000 enfants par Georgia Tann, certains kidnappés dans sa propre voiture, a fait la lumière sur ces pratiques dans les années 50. En Espagne, la vente d’orphelins et de nouveau-nés issus de parents politiquement « indésirables » a concerné des dizaines de milliers d’enfants pendant le franquisme, jusque dans les années 70. Des réseaux de ce type ont depuis été découverts en Amérique du Sud.

 

Prostitution de mineurs et personnalités haut-placées

La très médiatique affaire David Epstein semble n’être qu’une banale histoire de pièges sexuels, financé par le Mossad, impliquant des filles entre 14 et 20 ans. A la différence des pièges sexuels qui tournent au chantage, il s’agissait ici de créer une complicité, un commerce tacite de faveurs sexuelles et de secrets, en échange de soutien et d’adhésion aux objectifs d’Israël. Des liens avec le prince Andrew, Clinton et de nombreuses autres personnalités, de même que le meurtre de l’accusé dans une cellule hautement surveillée, attestent de la propagation de ces pratiques dans la haute société. Elles n’ont néanmoins rien à voir avec les éléments pédophiles et ritualistes trouvés ailleurs. L’immunité du prince Andrew n’est pas nouvelle : dans les années 50 et 60, Lord Mountbatten participait à des orgies gays avec de jeunes adolescents rabattus dans des orphelinats irlandais par des macs, information qui fut miraculeusement supprimée dans la presse et les tribunaux.

Hollywood a ouvertement promu la pédophilie avec d’incroyables courts métrages comme les Baby Burlesks des années 30 où se trouvaient des sous-entendus sexuels et rituels et des acteurs d’à peine cinq ans. Ces films étaient projetés dans les cinémas, en avant-programme de longs métrages. Les allusions et insinuations continuèrent dans les premiers films de Shirley Temple où on trouve de nombreuses scènes sexuelles et tenues dérangeantes.

L’arrestation de Marc Dutroux en Belgique en 1989 puis à nouveau en 1996 dans une affaire qui ne fut portée devant les tribunaux qu’en 2003 mit ces débauches pédophiles sous les feux de l’actualité en Europe. Pourtant, ces révélations mirent également rapidement en lumière la capacité des puissants de ce monde à interdire ces intrusions dans leur univers pédophile. Vingt-six personnes impliquées dans l’affaire, notamment vingt témoins de l’accusation, moururent dans des circonstances suspectes ; les agents de police et les procureurs les plus actifs furent dessaisis de l’affaire ; certaines pistes ne furent pas suivies ; des pièces à conviction furent perdues. Le complice de Dutroux, Michel Nihoul, ne passa que cinq mois en prison. La sœur du juge d’instruction Van Espen était la marraine de la fille de Nihoul. En dépit des preuves incroyablement précises que fournit Régina Louf à propos du meurtre rituel de Christine Van Hees lors d’une orgie à laquelle participèrent des politiciens et des juges, son témoignage fut déclaré fantaisiste et les médias la tournèrent en dérision. Son affaire ne fut jamais portée devant les tribunaux bien que les aveux de Tony Van den Bogaert, qui concéda avoir abusé de Louf lorsqu’elle avait 12 ans, aient été enregistrés. Il ne fit jamais l’objet de poursuites judiciaires.

 

Enfants exploités dans des rituels

Les procureurs ont toujours rencontré de grandes difficultés à faire accepter aux tribunaux les témoignages d’enfants exploités dans des rituels. Dans presque tous les cas, les déclarations des enfants de moins de 6 ans sont rejetées pour la raison que les questions posées par les travailleurs sociaux pour rassembler des preuves seraient orientées. Quant aux enfants plus âgés et aux adolescents, on affirme que leurs expériences antérieures sont de « faux souvenirs » et leur usage continu de drogues – initialement fournies par le réseau pédophile – altèrent leur témoignage aux yeux de la cour. Le concept d’« hystérie satanique » déclenché par l’affaire McMartin et le fait qu’il y ait eu plusieurs cas de « faux souvenirs » légitimes et confirmés, a poussé les autorités judiciaires à nier presque systématiquement l’existence de rituels sexuels sataniques. Même quand il y a des preuves, les éléments rituels sont en général négligés par les tribunaux.

Dans l’affaire McMartin, on enregistra plus de 20 témoignages d’enfants concordants : ces derniers décrivaient avoir été emmenés jusqu’à un aérodrome à travers des tunnels sous l’école maternelle McMartin, puis conduits en avion à des fêtes sataniques d’une cruauté et d’une perversion extrême. En l’absence de preuves matérielles, l’éventualité que de tels crimes aient pu être commis sembla de moins en moins plausible. Des explications alternatives virent le jour, d’abord en tant qu’arguments de la défense, puis dans l’ensemble du public et des médias. On avança que ces très jeunes enfants avaient été bouleversés par les réactions hystériques démesurées des adultes au point de proférer des accusations infondées. Les avocats de la défense placèrent des annonces en pleine page des journaux pour comparer leur situation aux procès des sorcières de Salem. Bien que 9 des 11 jurés aient jugé qu’il y avait bien eu maltraitance, toutes les accusations furent abandonnées. En 1990, une étude archéologique fut menée pour déterminer, une bonne fois pour toutes, si, oui ou non, il y avait eu des tunnels sous le bâtiment, comme l’avaient raconté plusieurs enfants. L’étude mit au jour deux systèmes de tunnels ainsi que des caractéristiques structurelles non identifiées au préalable défiant toute explication logique. Les deux tunnels cadraient avec ce que les enfants avaient dit sur leurs emplacements et les descriptions fonctionnelles qu’ils en avaient faites.

Le scandale Franklin, affaire concernant un réseau de prostitution de mineurs qui impliquait Lawrence King et l’orphelinat Boys Town, se déroula peu de temps après l’affaire McMartin. Les services sociaux présentèrent un énorme dossier de témoignages à un comité spécial d’Omaha, ainsi que de nombreuses interviews de témoins filmés par le FBI. La police d’Omaha et le département de la justice ne menèrent jamais d’enquête. Les enfants racontèrent là aussi qu’on leur donnait régulièrement de la cocaïne et de l’héroïne. Des mineurs entre dix et quinze ans révélèrent que Larry King organisait leurs voyages en jet privé pour qu’ils se rendent dans des partouzes à travers tous les États-Unis. Quand le gouvernement de l’État du Nebraska finit par monter le Comité Exécutif des Familles d’Accueil pour examiner les dossiers, des membres du comité, dont le chef, le sénateur Loren Smitt, reçurent des menaces de mort. Le comité dut remettre toutes les autres preuves au FBI. Les journaux s’attachèrent ensuite à discréditer les témoins et, élément qui choqua particulièrement le comité, les témoins furent menacés de parjure jusqu’à ce qu’ils retirent leurs témoignages vidéo. Le détective privé Gary Caradori fut tué alors qu’il travaillait sur l’affaire : son avion personnel explosa en vol et tous ses dossiers furent saisis par le FBI. Après sa mort, les membres du comité refusèrent de continuer à travailler avec une telle pression. Ils dénoncèrent néanmoins un déni de justice lorsque le grand jury rendit son verdict. Trois des quatre témoins adolescents avaient retiré leur témoignage sous la contrainte de responsables du FBI. Celui qui ne le fit pas fut déclaré coupable de parjure et condamné à une peine record de 25 ans de prison par le grand jury. Cette condamnation doit être mise en parallèle avec les 15 ans dont écopa Larry King, accusé d’avoir détourné 40 millions de dollars pour financer son mode de vie à base de jets privés et de prostitués. Le sénateur Smitt déclara avoir perdu toute confiance dans le gouvernement après cette affaire.

Une autre grosse affaire, liée à la précédente, se déroula la même année : le scandale des prostitués de Washington, où il était question de listes de clients politiciens et de fraudes à la carte bancaire. Le Washington Post mena une enquête mais les 20 000 documents du dossier furent mis sous scellés par ordonnance du tribunal et le témoin, Craig J Spence, un responsable politique, « se suicida ». Il avait incriminé Donald Gregg, le conseiller à la sécurité nationale du vice-président américain George H. W. Bush.

Les affaires sont trop nombreuses pour être énumérées mais en 2020, la police américaine a sauvé 72 enfants des griffes d’un réseau pédophile, lors d’une même opération en Indiana, Idaho et Géorgie. Les affaires telles que celles-ci sont étonnamment peu couvertes par les médias.

Au Royaume-Uni, on a fait disparaître le dossier « Broxtowe », qui concernait 20 jeunes enfants de Nottingham et impliquait des violences sexuelles sur enfants de moins de six ans accompagnées de sorcellerie, sacrifices de moutons et meurtres de bébés, invoquant le droit d’auteur pour expliquer que le droit d’accès à l’information soit contourné.

 

 

 

¹ Documentaire – Marc Dutroux – Serial killer and supplier of children for the satanic elite
² Les Dossiers X : Marie Jeanne van Heeswyck
³ Documentaire – La conspiration du silence 1994 (jamais diffusé)