Le rituel du sang

ARTICLE 1550 DU CODEX : Le rituel du sang

 

La partie la plus sacrée et la plus importante du rituel du temple impliquait que l’on offrît la moitié du sang aux dieux. Ce rituel n’est pas bien compris, principalement à cause d’erreurs de traduction qui ont engendré toutes sortes de mythes à part. Le renouveau de l’archéologie s’est fait à une époque où prônait la morale et la suffisance victorienne, et il était difficile de publier des réflexions autour des rituels du sang. On taisait intentionnellement le sujet, la marque d’infamie du paganisme le rendant sensible. Et ce malgré le rituel qui se trouvait au cœur même des pratiques du dieu chrétien victorien. Car dans la Genèse 9:5-6, Yahweh est très clair :
« sopek dam ha’adam ba’adam damow yissapek ki elohim beselem a’sah et ha’adam »
« c’était pour la libation (l’offrande versée) du sang de l’homme que l’humanité a été faite à l’image des dieux. »

Traduction BDS (La Bible du Semeur):
« Qui verse le sang d’un humain, par un humain, aura son sang versé. Car l’être humain a été fait en sorte d’être l’image de Dieu. »

 

Yahweh spécifie en outre qu’aucun homme ne peut utiliser la libation lui-même.
« we’ak et edros miyad kal ha’adam hay’yah miyad lenapsotekem dimkem edros et ha’adam nepes is ah’iw. »
« sans hésitation je prendrai la vie de n’importe quel homme qui prendrait une libation de sang d’un autre homme pour lui. »

Traduction BDS :
« Quant à votre sang à vous j’en demanderai compte pour votre vie. Quiconque le répandra, que ce soit un animal ou un être humain, je lui en demanderai compte. Je demanderai compte à chaque homme de la vie de son semblable. »

Ces traductions traditionnelles frôlent la tromperie intentionnelle.

Les plus grands édifices de l’histoire de l’humanité, étaient, à cette époque, tous construits spécifiquement pour le rituel du sang et entrepris avec les normes d’hygiène les plus strictes dont nous ayons gardé une trace. Cependant, en ce qui concerne les traces écrites du mécanisme du rituel du sang, nous dépendons fortement de l’Ancien Testament, où le processus avait lieu dans une grande tente de fortune, de 1420 à 1340 AEC environ, à la différence de ceux qui se déroulaient à l’intérieur des imposants temples d’Ur, de Baalbek et d’Esagil.

Dans le Lévitique, des consignes sont données huit fois à propos de cornes sur l’autel lors du rituel du sang¹. Et il y a huit références de plus dans l’Exode et le Lévitique au sujet de sang qui éclabousse et gicle sur les côtés de l’autel².
Nous avons le mot sa-veev, ouhebrew en hébreu ancien, qui signifie « tourner, tournoyer, ou faire tourner rapidement. » On trouve dans la Bible les traductions « autour » ou « de toutes parts ». Ensuite, nous trouvons we’za’requ, hebrew , qui signifie « lancer ou projeter », mais est traduit par « gicler ou éclabousser ». Enfin, qar’not miz’bah, hebrew hebrew ,est traduit par « les cornes sur l’autel ». Mais qar’not signifie aussi « avec force, instrument de pouvoir, arme ou éclat ». La corne était une métaphore de la force physique et du pouvoir spirituel³. On parle de Yahweh comme de « la corne du salut » de l’homme, ou « instrument du salut ».

Par endroits, des traductions modernes ont réparé les dégâts, particulièrement pour les Psaumes 75 : « Et toutes les cornes des méchants, je les abattrai ; mais les cornes des justes seront élevées, »  est à présent « Et j’abattrai toutes les forces des méchants ; Les forces du juste seront élevées Dans Zacharie 2, par exemple, « Je levai les yeux et je vis quatre cornes. Je demandai à l’ange qui me parlait : Que représentent ces cornes ? Et il me répondit : Ces cornes représentent les puissances qui ont dispersé les habitants de Juda, d’Israël et de Jérusalem » Pourquoi quatre cornes dans le ciel ? Il serait sans doute plus logique d’avoir « quatre instruments de pouvoir » dans le contexte de la destruction d’une ville 4

Ainsi, à présent :
« le sang gicla ou éclaboussa de toutes parts les cornes de l’autel. »
devient :
« le sang fut projeté et le rayonnant instrument de pouvoir tournoya sur l’autel. »
Et :
« Prends du sang et mets-en sur les cornes de l’autel avec ton doigt ; répands tout le reste du sang sur le socle de l’autel. »
devient :
« Prends du sang et mets-en sur l’instrument de pouvoir de l’autel avec ton doigt ; répands le reste du sang sur le socle de l’autel. »

Toute personne qui fait un test sanguin connaît ce processus de prélèvement. La traduction traditionnelle évoque des images de litres de sang jaillissant de toutes parts sur cet espace des plus sacrés. Un autel d’autant plus profané par la présence de symboles tels que les cornes de Baal. Si l’on prend en considération l’hygiène et la révérence qui accompagnait la plus sainte des offrandes, il semble peu probable que cette traduction exprime pertinemment les mécanismes du rituel.

La corne d’abondance, le saint Graal, qui contient l’élixir de la vie éternelle, tout découle de cette méprise. Alors que beaucoup ont compris que ce qui se trouvait sur cet autel, cet instrument de pouvoir, cet objet de vénération, était lié d’une façon ou d’une autre à la prolongation de la vie, de nombreux individus et de puissantes organisations ont entrepris des quêtes intergénérationnelles sur la base d’une vraie corne ou d’une coupe plutôt que sur ce qui ressemblerait plutôt à un instrument médical ou une centrifugeuse.

 

 

Références:

¹ Lév. 4:7, 4:18, 4:25, 4:30, 4:34, 8:15, 9:9, 16:18,
² Exode. 29:16, 29:12, 29:20; Lev. 1:11, 3:2, 3:8, 3:13, 17:6
³ Lév. 4:18; Deut. 33:17; 2 Sam. 22:3; Ps. 18:2
4 Zach. 2