Article 8100 du CODEX : Puissance du magma
Des expériences sont en cours en Islande pour chauffer de l’eau supercritique en utilisant la lave comme source d’énergie géothermique directe. L’eau supercritique peut atteindre 900 à 1 000 degrés Celsius et emmagasiner 10 fois plus d’énergie que celle contenue dans la vapeur d’une centrale géothermique. Le noyau terrestre est une boule de fer en fusion de 6 800 km de diamètre avec un noyau interne de la taille de la lune, soit 1 700 km. Le noyau interne grossit avec le temps et cette croissance crée un échange énergétique entre les composants internes et externes.
Le noyau externe, qui se trouve 2 800 km sous la surface de la terre, est constitué de nickel et de fer liquides et est animé de mouvements convectifs, le dotant ainsi de l’énergie électrique nécessaire pour générer le champ magnétique terrestre. Mais on pense qu’avant que le noyau interne n’existe, le champ aurait été créé par l’océan magmatique en fusion, situé dans une zone plus superficielle. Cela signifie qu’il y a une grande quantité d’énergie électromagnétique à l’intérieur du magma : les effets électromagnétiques dus à l’activité volcanique proviennent de plusieurs phénomènes physiques, notamment les effets piézomagnétiques, les effets électrocinétiques, la vaporisation des fluides, la démagnétisation/remagnétisation thermique, les changements de résistivité, les effets thermochimiques, les effets magnétohydrodynamiques et les perturbations ionosphériques itinérantes.
Les perturbations du champ magnétique liées à l’activité volcanique ont été mesurées pour la première fois dans les années 1950 sur le mont Mihara, au Japon. Après une éruption, d’importants changements électriques ont lieu sur les bords des lacs de lave, lorsque les matériaux refroidissent et se réchauffent suite à la remagnétisation : les roches perdent leur magnétisation quand les températures dépassent le point de Curie (580 °C pour la magnétite) et se remagnétisent quand la température passe au-dessous de cette valeur. Dans les faibles profondeurs des régions volcaniques, particulièrement là où il y a eu des intrusions et extrusions récentes, la fissuration due à l’expansion thermique permet aussi au mouvement des fluides et des gaz de transporter rapidement de la chaleur. D’importantes anomalies localisées de centaines de nanoteslas, causées par la remagnétisation des quelques dizaines de mètres supérieurs, peuvent être générées rapidement. D’importantes anomalies positives de polarisation spontanée ont été identifiées dans de nouveaux dômes de lave. Les potentiels sont générés par l’écoulement des fluides dans le système hydrothermal.