Phéromones humaines

Article 8300 du CODEX : Phéromones humaines, le gène de l’esclave

 

Au cours de l’évolution, les animaux ont été utilisé une énorme variété de molécules en tant que phéromones. C’est l’Allemand Adolf Butenandt, prix Nobel de chimie, qui a identifié chimiquement pour la première fois une phéromone, chez les bombyx, en 1959. On a compris les effets de la phéromone sur les mammifères en observant comment des souris femelles immatures atteignaient leur maturité sexuelle plus rapidement en se trouvant en contact avec l’urine d’un mâle dominateur. Elles inhalaient une phéromone protéique non volatile, appelée darcine.

La recherche a confirmé que, chez les mammifères, les signaux phéromonaux sont captés par le bulbe olfactif, qui est bien plus gros chez l’humain qu’il ne l’était chez l’homme de Néanderthal. Les canaux sodiques rendaient en outre ces derniers plus sensibles à la douleur qu’Homo Sapiens.

Des femmes qui sont dans le même dortoir, ou qui sont amies, ont tendance à synchroniser ou opposer leur cycle menstruel, ceci à travers l’action des phéromones. On ne comprend pas tout à fait le phénomène, qui varie en fonction des participantes. Une étude datant de 1998 a néanmoins montré que des composés inodores provenant des aisselles des femmes lors de la dernière phase de leur cycle menstruel accélèrent le pic d’hormone lutéinisante pré-ovulatoire des femmes qui les reçoivent et raccourcissent leur cycle : ces hormones sont libérées par la glande pituitaire antérieure et sont responsables du cycle ovulatoire. Mais ces composés provenant des mêmes donneuses à un moment ultérieur de leur cycle (celui de l’ovulation) ont l’effet inverse : ils retardent le pic d’hormone lutéinisante des femmes qui les reçoivent et rallongent leur cycle menstruel. Quand on applique de la sueur féminine sur la lèvre supérieure d’autres femmes, ces dernières réagissent en modifiant leur cycle pour qu’il coïncide avec celui de la femme chez qui la sueur a été prélevée. Il a également été démontré que la sueur des aisselles des hommes améliore l’humeur des femmes et affecte la sécrétion d’hormone lutéinisante, laquelle est impliquée dans la stimulation de l’ovulation. En 2013, on a démontré que l’androstadiénone, une hormone dérivée de la testostérone qui se trouve dans la sueur masculine, agissait comme une phéromone humaine : elle augmente le pouvoir d’attraction, affecte l’humeur et les niveaux de cortisol, tout comme elle active des zones du cerveau rattachées à la cognition sociale, entre autres effets. On a remarqué que les niveaux de testostérone dans la salive étaient en corrélation positive avec le comportement coopératif et après avoir contrôlé les niveaux de base en testostérone, on a constaté que l’androstadiénone augmentait le comportement coopératif dans des tâches liées à la prise de décisions.

La plupart des phéromones liées à l’être humain proviennent des glandes sébacées apocrines de la peau et sont généralement associées aux glandes sudoripares et au duvet. Ces glandes se situent sur toute la surface du corps mais se concentrent essentiellement dans six zones : aisselles, mamelons, parties génitales, bouche, lèvres, paupières et oreilles externes. Quant aux glandes eccrines, qui sécrètent la transpiration aqueuse et sont étroitement associées à la diffusion des phéromones, leur densité est dix fois plus élevée chez les humains que chez les chimpanzés. Le nez humain ne peut pratiquement pas détecter les substances produites par ces glandes : ce que nous sentons quand nous détectons une odeur corporelle ne correspond pas aux sécrétions glandulaires fraîches mais plutôt aux déchets bactériens de ces sécrétions glandulaires.

Les réactions aux phéromones humaines vont de la peur, l’anxiété, l’agressivité, l’augmentation ou la baisse de la libido, au bien-être et à la relaxation.