« Orphelin du divorce » autoproclamé, Carmack a rarement vu ses parents. Il a été élevé par sa grand-mère dès l’âge de 4 ans. Doté d’un impressionnant esprit mathématique, il s’est autant épanoui qu’il a dépéri à l’école : déconcerté par les règles tacites qui régissent les interactions sociales, les jugeant au mieux arbitraires, au pire déroutantes. Il est rapidement passé à l’école à la maison, où il a continué à façonner ses connaissances sans autre ressort que la passion et une carte de bibliothèque. Fan de science-fiction, il a dévoré les œuvres d’auteurs comme Asimov ou Clarke, ce qui a transformé sa fascination pour la programmation informatique et l’avenir de l’humanité sur les autres planètes en une véritable obsession.
A 14 ans, Carmack a édité son premier jeu, « StarBurst », dont le modeste succès indépendant grâce à une parution en shareware lui a permis de s’inscrire à l’université de Pennsylvanie. Diplômé en physique, astrophysique et économie, Carmack a complété les revenus qu’il tirait de StarBurst en vendant de la marijuana aux étudiants les plus aisés ainsi que de complexes algorithmes financiers aux geeks des fonds spéculatifs d’autres villes.
Après avoir obtenu son diplôme, Carmack, âgé d’à peine dix-sept ans, est parti s’installer en Californie. Trimant pour plusieurs startups FinTech et cherchant la moindre occasion pour prendre la tangente, il s’est rapidement constitué un solide réseau de holdings, jusqu’à ce que sa richesse et sa réputation lui permettent de lancer son fonds à lui, VentureSpace, tout spécialement destiné à ses ambitions aérospatiales.
Comme il avait suffisamment de liquidités pour parier sur tous les chevaux, Carmack a financé le démarrage de plusieurs startups se tirant la bourre dans la course à l’espace qui s’amplifiait. Lorsque l’une d’elles a réussi à signer un gros contrat militaire, il est aussitôt passé à l’action et s’est servi de l’argent pour racheter secrètement leurs parts à plusieurs actionnaires, de façon à prendre le contrôle complet de la société. Considéré comme un « market maker » dans le domaine des fonds spéculatifs, développant de légendaires algorithmes à l’origine de marges financières toujours plus délirantes, Carmack a vu sa richesse et sa réputation grossir plus vite qu’il n’aurait jamais pu le calculer et il n’a pas fallu bien longtemps avant que les Patriciens ne cherchent à le faire entrer dans leur giron.
Même s’il trouvait les codes, rites et rituels de l’illustre groupe tout aussi absurdes que ceux qu’il avait rejetés dans la cour de l’école, Carmack a accepté à contrecœur de devenir l’un de leurs membres, ne serait-ce que pour en tirer profit.