Article 3620 du CODEX: Complexe d’Aerojet
Jet Propulsion Laboratory (JPL), qui géra le complexe d’Aerojet, fut fondé en 1943 par Jack Parsons, ingénieur en aérospatiale et occultiste thélémite. C’est dans le complexe d’Aerojet que l’on mena les essais de sa fusée à propulsion solide. En 1934, il s’était associé avec des confrères, les anciens étudiants Forman et Frank Malina, pour créer un groupe de recherche en fuséologie financé par Theodore von Kármán. En 1939, ils obtinrent les fonds pour travailler sur le décollage assisté par réaction, pour l’armée américaine. Les essais de leur premier modèle eurent lieu en 1941 avec un moteur qui qui fonctionnait grâce à un combustible solide attaché à un avion. La distance de décollage fut réduite de moitié : l’armée de l’air américaine s’engagea à financer les expérimentations. Quand les États-Unis entrèrent dans la seconde guerre mondiale, ils fondèrent Aerojet et JPL pour développer et vendre leur technologie : en à peine vingt ans, l’entreprise atteignit un chiffre d’affaires annuel de 700 millions de dollars, 34 000 salariés et une place essentielle dans le secteur de la défense américaine. L’un de ses sites d’essais pour fusées à propulsion solide se trouvait dans les Everglades, au sud-ouest de Miami. Il s’agissait de bâtiments construits autour d’un profond silo qui abritait le plus grand moteur de fusée à propulsion solide jamais conçu. La fusée fut testée trois fois entre 1965 et 1967, avant que la NASA n’abandonne le projet, décidant de développer les moteurs de fusée à propulsion liquide à la place. On ferma les installations en 1969, laissant la fusée sur place. Il ne subsiste plus aujourd’hui qu’un dédale de bâtiments rouillés envahis par les mauvaises herbes. Sur d’autres sites, l’entreprise développa l’Aerobee, la première fusée conçue par les Américains qui atteignit l’espace et la barre des 1000 vols, en 1985. Aerojet conçut et fabriqua des milliers de moteurs pour les fusées Titan et les missiles Minuteman. Ces moteurs furent aussi utilisés pour les vols habités du programme Gemini et l’exploration du système solaire, notamment avec les missions Viking, Voyager et Cassini. L’entreprise fournit également des systèmes de propulsion pour le missile de l’US Navy Polaris, lancé par sous-marin. Aerojet travailla aussi sur les capteurs infrarouges des satellites du Defense Support Program et participa au programme de la navette spatiale américaine.
Jack Parsons, le fondateur d’Aerojet, était un fervent marxiste ainsi qu’un membre de la branche californienne de l’Ordo Templi Orientis thélémite de l’occultiste anglais Aleister Crowley. Le groupe vénérait et communiquait avec la déesse Babalon lors de rituels fortement sexualisés. Le Babalon Working était un rituel sexuel de douze jours s’inspirant du rituel de l’Union Sacrée du festival de Zagmuk durant lequel le roi babylonien avait des relations sexuelles avec la grande prêtresse et réinterprétait les actes sexuels de Marduk avec les naditu (voir Codex 1011). Crowley demanda à Parsons de remplacer Wilfred Talbot Smith comme grand prêtre dans les mois qui précédèrent la création du complexe d’Aerojet et Parsons dirigea les rituels de la Loge depuis sa demeure. Il fut renvoyé de JPL et d’Aerojet en 1944 à cause de la réputation sulfureuse des rituels de la loge-secte. La relation qu’entretint Parsons avec la sœur de sa femme, Sara, avec laquelle il pratiqua le Babalon Working, prit fin quand cette dernière le quitta pour un autre membre, L. Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie. Parsons et Hubbard continuèrent à attirer de nouvelles « déesses » grâce à la magie énochienne. Cette magie avait été créée, ou réimaginée, par John Dee, occultiste et égyptologue en chef d’Élisabeth Ire. Une « victime », la superbe artiste Marjorie Cameron épousa Parsons après les douze jours de rituels sexuels. Hubbard et Sara escroquèrent Parsons de toutes ses économies et il eut beaucoup de mal à retrouver du travail, à l’exception d’une mission de consultant en aérospatiale pour Israël. Au moment du maccarthysme, il fut accusé d’espionnage et ne put plus travailler dans la fuséologie. Parsons mourut en 1952, à l’âge de 37 ans, dans l’explosion du laboratoire de sa maison. La police conclut à un accident mais de nombreux collègues de Parson soupçonnèrent qu’il s’agissait d’un suicide ou un meurtre.