USS Nimitz 2004

ARTICLE 7113 DU CODEX : USS Nimitz

 

Incident survenu à 9h30 (heure locale) le 14 novembre 2004, au large des côtes de la Californie du Sud, par beau temps.

Témoins oculaires : – Lieutenant-colonel Kurth (commandant de l’escadron de chasseurs d’attaque des Marines VMFA-232)
Commandant David Fravor (commandant de l’escadron de chasseurs d’attaque 41)
Lieutenant Commander Jim Slaight, officier des systèmes d’armes

Témoins radar : – Premier maître Kevin Day
Quartier-maître Patrick Hughes

 

La première semaine de novembre 2004, le croiseur Princeton commença à enregistrer des signaux radar intermittents sur son AN/SPY-1, radar passif avancé à balayage électronique. Ces signaux indiquaient des changements d’altitude de 25 000 m en moins d’une seconde. Pensant que leur nouveau radar fonctionnait mal, les opérateurs redémarrèrent et recalibrèrent le système. Mais les signaux se firent plus précis. Le premier maître Kevin Day, stationné sur le croiseur Princeton, remarqua que des groupes de 5 à 10 objets se dirigeaient vers le sud en formation fixe, à 8 500 m d’altitude, près des îles Catalina et San Clemente, à la vitesse de 190 km/h. Les objets apparurent pendant les quatre jours suivants, occasionnellement visibles aux jumelles.

A 9h30 heure locale, le 14 novembre 2004, le croiseur Princeton contacta trois avions de chasse du porte-avion Nimitz qui se préparaient à des manœuvres d’entraînement dans les environs. Il s’agissait d’un F/A-18 Hornet et de deux Boeing F/A-18E/F Super Hornet. On ordonna aux pilotes d’enquêter sur le signal non identifié apparaissant sur le radar. On contacta aussi un avion de surveillance E-2C Hawkeye, mais les signaux étaient trop faibles pour que l’on puisse obtenir la trajectoire précise de la cible.

Quand le pilote du premier avion s’approcha du point intercepté, il remarqua que l’eau était agitée à l’intérieur d’une surface circulaire de 50 à 100 m de diamètre, mais il retourna sur le Nimitz sans contact radar inconnu. Les pilotes de la Navy rejoignirent le point intercepté à leur tour, sans qu’il y ait eu de signal sur leurs radars APG-73 neufs. Ils remarquèrent néanmoins en-dessous d’eux que la mer bouillonnait à l’intérieur d’une zone ovale, comme si les vagues se brisaient sur quelque chose juste sous la surface. Quelques secondes plus tard, ils virent un objet inhabituel dans le ciel qui planait de manière erratique à 15 mètres au-dessus des turbulences maritimes.

Fravor et Slaight décrivirent l’objet comme un gros Tic Tac blanc lumineux de 10 à 15 m de long, sans verrière, sans hublots, sans ailes, stabilisateur horizontal ou aileron, sans réacteur apparent ni gaz d’échappement.

Fravor amorça une descente circulaire pour s’approcher de l’objet, lequel commença alors à monter en imitant la trajectoire du chasseur. Fravor plongea à pic, mais l’objet accéléra aussitôt et disparut en moins de deux secondes. Les pilotes estimèrent que sa vitesse, partant d’un point stationnaire, avoisinait les 80 000 km/h. Les deux avions se remirent en route pour rallier le point de rendez-vous de leur patrouille aérienne de combat (CAP) mais le Princeton signala aux chasseurs que, d’après le radar, l’objet apparaissait à 100 km d’eux, au point de rendez-vous prédéterminé. D’après la modélisation des données correspondant aux angles de vues des trois pilotes, l’objet qui sortit des images de l’ATFLIR et des enregistrements de l’AN/SPY-1B « atteignit une vitesse maximale de 168 812 km/h au point médian et une accélération de 12 250 g.¹ »

Après le retour de la première équipe sur le Nimitz, un deuxième équipage décolla, équipé d’une caméra infrarouge avancée (FLIR pod). Cette caméra enregistra ce qui semblait être un objet mouvant. Les vidéos furent officiellement diffusées par le Pentagone plus de 13 ans après, le 16 décembre 2017.

D’après plusieurs marins du Princeton, une fois l’incident clos, un hélicoptère Black Hawk atterrit sur le bateau et s’enquit de tous les détails concernant les « rencontres ». Les marins ont déclaré que tous les journaux de données furent effacés, notamment les enregistrements du système avancé de réseaux de capteurs CEC et les lecteurs optiques contenant toutes les communications radio. Le quartier-maître Patrick Hughes était sur le pont du Nimitz à ce moment-là, en train de stocker les enregistreurs de données du E-2 Hawkeye dans des coffres-forts sécurisés. Il s’est souvenu que son commandant et deux officiers qu’il n’avait jamais vus auparavant lui ont demandé de leur remettre tous les enregistrements pris pendant le vol.

Après avoir divulgué les incidents, le Congrès mena des audiences confidentielles dans le but de comprendre et d’identifier de potentielles menaces à la sûreté et la sécurité des aviateurs. Le contenu de ces entretiens est classifié. Les forces armées américaines publièrent un compte-rendu public censuré de l’événement qui établit que le véhicule volant anormal « ne correspondait à aucun avion ou aéronef répertorié dans l’inventaire des États-Unis ou de quelque nation étrangère que ce soit » et qu’il présentait des « caractéristiques perfectionnées peu observables » qui rendaient « les capacités d’engagement basées sur les radars inopérantes ». Le véhicule volant anormal avait aussi fait montre « de performances aérodynamiques avancées » et d’une vélocité supérieure à celle de « n’importe quel autre aéronef connu » sans moyens détectables de production de portance ou de gouverne visible. Le véhicule était aussi capable de se déplacer sous l’eau sans être détecté par les capteurs les plus avancés de la Navy. Raytheon a confirmé que ces vidéos avaient été captées par l’une des nacelles de visée ATFLIR installées sur leurs avions de chasse.

Fravor a pris sa retraite de l’armée en 2006, après une carrière de 24 ans, dont 18 comme pilote de la Navy, et des déploiements en Irak au moment de l’opération « Desert Storm ». Il a déclaré que l’identité des autres officiers de la marine qui se trouvaient à bord des deux avions de chasse lors de sa mission du 14 novembre 2004 n’avait pas été divulguée car ils étaient toujours actifs dans l’armée.

 

Références:

¹ Powell R, Reali P, Thompson T, Beall M, Kimzey D, Cates L, Hoffman R, A Forensic Analysis of Navy Carrier Strike Group Eleven’s Encounter with an Anomalous Aerial Vehicle