Donner la semence au Moloch

ARTICLE 1521 DU CODEX : Donner la semence au Moloch

 

Appelé culte de Baal ou de Moloch dans des documents cananéens et israélites, ce rite impliquait des offrandes de semence au temple, une pratique ayant prévalu entre 2500 et 500 av. J.-C. Les historiens ont classé ces dieux dans la catégorie des Dieux de la Fertilité, ce rituel n’étant pas bien compris. Une grande partie de la confusion est liée aux modifications des rituels après 500 av. J-C., quand les dieux ne prenaient plus les offrandes et qu’elles étaient toutes jetées dans une coupe à l’entrée du temple avant d’être répandues dans les jardins des fidèles. Les premiers chroniqueurs crurent donc que le rituel était destiné, à l’origine, à favoriser une récolte abondante.

Dans la Bible et le Tanakh, quand la semence était laissée sur le sol, ou sur des vêtements, le mot זָֽרַע en hébreu, ou semine dans la Vulgate latine, a été traduit par sperme. Mais quand l’occurrence semine est utilisée lorsqu’elle est donnée au Moloch, dans des bibles anciennes, telles la Bible du Rabbinat, on lui a alors donné le sens plus générique de « postérité ». Ceci s’explique par le fait que les premiers traducteurs n’ont pas compris la nature de ce rituel, trouvant étrange l’idée de donner du sperme à un dieu, et que les commentateurs ont mélangé ce rituel avec un rituel différent : le sacrifice de l’enfant premier-né de sexe masculin en offrande. Le sens a été complètement perdu dans les traductions ultérieures, et les versions de Louis Segond et de la Bible du Semeur le remplacent simplement par la tournure « un de ses enfants ».²

Les historiens chrétiens ont aussi éludé les orgies de débauche, mais cela pourrait être dû en partie au déclin des rituels évoqués précédemment. La semence était généralement recueillie par les kadesh (garçons de temple) dans des coupes et elle était mêlée à du lait et du jaune d’œufs, ce qui permettait de garder le sperme à température ambiante. Quant au miel, qui a un taux de peroxyde d’hydrogène très élevé, il servait à conserver le lait. Yahweh s’opposait fermement à ces pratiques³. et n’exigeait que le Rituel du Sang, à base de sang animal, de moelle et de graisse entourant les organes internes. C’est la raison pour laquelle Yahweh parlait péjorativement de Canaan comme du « pays du lait et du miel ». Ce n’était pas une métaphore agricole.

Le samedi, ou Sabbatu, aucune relation sexuelle, masturbation ou éjaculation nocturne n’était permise. Les repas comprenaient un important apport en protéines pendant les deux jours précédant la venue au temple. La combinaison de repos, d’abstinence et de protéines pourrait suggérer qu’un intérêt particulier était porté à la qualité et à la quantité des cellules souches appelées spermatogonies. Ces cellules souches sont uniques et autorenouvelables ; elles maintiennent le stade indifférencié à travers de nombreuses divisions cellulaires, sont pluripotentes, et peuvent se différencier en tout type de cellule mature. Ce sont des cellules germinales éternelles présentes de la naissance à la mort, qui se trouvent dans la couche basale des tubules séminifères des testicules.

 

 

Références:

¹ Lév. 15:16-17
² Lév. 20:2 – 5
³ Lév. 8:15-17